Où l’on en finit provisoirement avec la dolce vita en attendant les photos des paparazzi.
La société Merinos, dans une réclame télévisuelle des dernières années du siècle précédent, vantait les mérites de ses matelas en mettant en scène un quadra survolté dès potron-minet grâce à la qualité du sommeil procuré par l’objet-vedette. Devant son poste, tout le monde s’étonnait d’une telle vitalité que l’on ne connaissait que chez le même acteur incarnant le dynamisme dû cette fois à un gel douche formidable. On a appris, à nos dépens, quels trucages avaient été nécessaires : réveil par la sonnerie post-soviétique d’un téléphone d’hôtel de la banlieue romaine, espresso serré servi par un chauffeur jovial et groupe de jeunes à lever de force dans un délai très court : l’adolescence, c’est une subtile alternance entre la fougue latine et le flegme britannique mais souvent à contretemps. Il peut échapper à l’adulte trop tôt debout l’urgence de se faire un après-shampoing à 3h30 du matin : fossé generationnel sans doute.
A l’aéroport, francs applaudissements pour le chauffeur, en partie dus aux premiers effets de la caféine surdosée pour l’enseignant moyen.
Et ce ne sont pas les deux cartes d’embarquement provisoirement égarées par les élèves qui ont pu gâcher les derniers moments italiens du groupe.
De la carlingue, rapidement transformée en vaste dortoir, on aperçoit encore quelques rayons de soleil et des bribes de ciel azur, jusqu’au moment de survoler les régions polaires ligériennes.
A l’arrivée, les parents hésitent à reconnaître leurs enfants : bronzage, sourire et premiers récits en direct. Mais le doute ne subsiste pas longtemps : « y a des frites ou des pâtes à midi ? »