Où l’on apprend que si rien ne sert de courir, il faut partir à point…mais pas à poings fermés.
Du fait de son grand âge, le corps professoral encadrant n’en est pas à son premier vol en aéronef. Mais la jeunesse des élèves, certes dynamiques et avides d’apprendre, entraîne la nécessité d’avoir l’accord de leurs responsables pour les entraîner dans de telles aventures et l’éventualité de n’avoir jamais quitté le plancher des vaches, les concernant.
Joie des retrouvailles donc à l’heure du laitier mais difficulté de quitter sa marmaille pour certaines familles (on ne compte aucun cas de ce genre chez les profs, parents indignes s’il en est) et pour les administrations aéroportuaires, d’accepter qu’on puisse se tromper entre 2017 et 2018 sur les autorisations de sortie de territoire.
Bref, à bord en dernier, nous multiplions les sourires à l’égard du personnel naviguant et des touristes, qui ont la politesse de ne nous renvoyer que des regards assassins. C’est une musique d’ambiance digne d’un magasin Nature et Découverte qui a permis de faire baisser la tension des primo-aéronautes comme des personnes retardées.
Qui a passé la moitié de son samedi a cherché un shampoing de moins de 100ml dans une grande surface périphérique bondée pour se rabattre sur un produit à utiliser sur cheveux secs peut comprendre les pensées homicides quand la compagnie aérienne annonce que finalement les valises seront en soute, avec donc tous les volumes de liquides imaginables et le produit capillaire miracle de 50ml au prix du caviar ou presque. Surtout, c’est la divine surprise de chercher le tapis roulant de valises à l’arrivée, d’attendre qu’il se mette en route, de patienter jusqu’à l’entrée en scène des bagages, d’hésiter entre deux sacs noirs absolument identiques ou deux vanity Ikea orange achetés exprès, plus pour leur facilité à être repérés que pour leur esthétique contestable. Mais après tout, on a le temps et quoi de plus romantique que le Colisée au soleil couchant ?
Après l’étonnement fasciné des élèves face à la présence de Mcdo et d’autres chaînes commerciales, on passe, en chemin vers Rome, devant des affiches électorales un peu particulières…(photo à découvrir demain)
Le Colisée donc mais moins tard que prévu, du fait d’un chauffeur d’autocar efficace sans être dangereux, monoglotte mais gentil.
Après le Colossal Colisée, découverte de la colonne Trajane au milieu des forums impériaux (l’idée pour un dirigeant politique de marquer l’histoire en marquant l’espace ne date donc pas, on s’en doutait, desprésidents de la Veme république) dans une magnifique fin de journée romaine… avant le circus maximus, où dans un dernier effort, les fougueux élèves se défient à la course, sous les acclamations délirantes de leurs mentors, nettement moins fougueux.
Trajet vers l’hôtel avec une bande-son digne des pires années 80, du vingtième siècle cette fois, imposée par les élèves pour faire plaisir aux profs : échec.
Etrangement, le repas gargantuesque et la folle journée ont fini par accabler tout le monde après un dernier regard sur la mer tyrhénienne.