Lycée Gabriel Guist'hau

Lycée D Enseignement General – Nantes

Pays de la Loire
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Deuxième Jour

Deuxième jour : Palerme, pas de larmes

Dès le titre, on sent la fatigue de l’auteur puisque pour une fois, il prend conscience de la faiblesse du calembour. Fatigue due plus au grand âge qu’à l’attitude-exemplaire- des jeunes gens qu’il accompagne et qui sont capables de sillonner la ville de long en large en quête de pépites architecturales, au risque de prendre de jolies teintes du rose au rouge vif offertes par le soleil local.

Après une arrivée quasi-estivale, et sans compter la perte d’une roue de valise et celle d’une salade baladeuse dans un autre bagage, nous rejoignons Monreale, sur les hauteurs de Palerme. Magnifique croisement des différentes influences qu’a connues la Sicile dans son histoire, l’église avec son cloître rappelle l’Alhambra andalouse.

« Ici, s’émerveille un élève lors d’une déambulation dans la cité capitale après un premier pique-nique vite englouti, c’est le fast-food du bâtiment. » Interloqué par une telle remarque, on hésite entre colère froide face à une ineptie due à une digestion difficile ou stupéfaction face à une pointe incomprise et osée : « À Palerme, ajoute-t-il sous la menace de subir l’intégrale de Michel Sardou la nuit suivante, s’accumulent en effet les couches grecques, byzantines, arabes et normandes comme dans un sandwich américain aux excès caloriques indéniables. »

Et l’explication est juste mais une précision s’impose : les hamburgers croisés ici ont été magnifiques mais faute de cuisiniers du patrimoine et d’ingrédients-matériaux frais, la recette est parfois aussi décevante qu’un cheesburger prédigéré de la veille. Merci de ne pas lire cela à table.

Une glace en terrasse sur la place du théâtre de la ville est la récompense bien méritée pour ce groupe studieux. Étrangement, au milieu du trafic, l’autocar du chauffeur Alessandro, qui fait parfaitement mine de comprendre notre sabir italien, ne retentit plus des rires stridents de la nuit dernière. On pressent que la friture servie à table ce soir finira d’assommer les dernières velléités de manifester bruyamment sa jeunesse, déjà calmée par le traditionnel plat de pâtes. Le quatrième âge pourra lui aussi se reposer… pour mieux repartir demain matin.

M.Décha