Où l’on s’avise que le lundi au soleil, c’est une chance que l’on n’aura jamais.
Il plut. Ca ne nous a pas plu. Il ne plut plus. Ca nous a plus plu. Quoiqu’il en soit, ce n’était pas l’averse : les brushing du corps enseignant ont tenu le coup, que l’on se rassure.
Nous n’avons bizarrement pas croisé de pape en civil place St Pierre mais les oeuvres du Bernin comme tout au long de la journée d’ailleurs que ce soit à la villa Borghèse ou sur les places d’Espagne, de Trevi ou Navona. On a bien compris : le baroque, ça bouge, ça flamboie, ça en rajoute. Prenez le Caravage par exemple : on crie devant Salomon qui doit rendre son jugement, on est perdu et on (se) cache entre grande obscurité et maigre source de lumière qu’on soit Judith, David ou Madone. On voit mal d’ailleurs comment représenter l’enlèvement de Perséphone de manière posée ou obtenir de Daphné qu’elle résiste à la violence d’Apollon par un refus poli mais ferme.
Par ailleurs Rome collectionne les obélisques comme les contrats d’assurance les astérisques : six croisés aujourd’hui, dont un au moment du pique-nique sur la colline du Pincio qui domine la place du Peuple. Autrefois trophées des empereurs, ils ont été récupérés par l’Eglise dont Rome est bien la capitale : des croix ornent désormais les monuments égyptiens ou bien ce sont les statues de vénérables catholiques, Pierre, Paul ou Marie, Jacques n’ayant pu se libérer pour l’occasion.
Quoique le groupe soit particulièrement studieux, on a tout de même pris le temps de dévorer une glace, de jeter une pièce là où Marcello se précipitait vers Sylvia dans le film de Fellini, de moquer gentiment un professeur très âgé du fait de son mauvais goût très sûr en termes, notammment, d’écharpe et de projeter de s’arrêter mercredi à la boutique de l’AS Rome ou dans celle d’à côté pour dégoter aux parents le souvenir aussi esthétique que l’écharpe improbable sus-nommée.
Si hier, les élèves avaient fini par courir, aujourd’hui a été andante ma non troppo : l’adolescence peut parfois avoir ses coups de mou et à voir ( parfois à entendre…) les adultes dormant dans le car du trajet retour, ça ne va pa en s’arrangeant par la suite.
A la différence du repas d’hier où des pâtes précédaient les frites au grand dam des élèves, qui, sous la contrainte ont fini par avaler une glace en dessert, ce soir, ce sera frites et pâtes avec encore un supplice sucré pour conclure : on comprendra leur volonté farouche de légumes verts et de fruits frais dès leur retour au bercail.