Lycée Gabriel Guist'hau

Lycée D Enseignement General – Nantes

Pays de la Loire
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De lambda(*) à omicron(**)

On n’a pas tellement parlé nourriture ici et les services du rectorat laissent entendre que des plaintes de parents ont été remontées du fait de ce manquement. Le tribunal administratif aurait été saisi ; le ministère a tweeté sur le sujet ; le conseil de sécurité de l’ONU est en alerte.

Dégonflons cette baudruche : mue par une adolescence gourmande et affamée, la jeunesse que l’on accompagne mange ce qu’elle veut le matin et le soir puisqu’à l’hôtel, c’est un buffet à volonté auquel tout le monde a droit. De là à dire que ce même tout le monde boude les pâtes, les frites et le riz et se jette avec frénésie sur le brocoli, le petit pois ou la feuille de salade, non. N’allez pas croire que vos conseils avisés en la matière ont été suivis à la lettre : des anges, pour le reste, mais pas de la télé-réalité, non mais allo quoi.

Le matin, rares sont les gens qui ne se rererereservent pas et l’hôtel est obligé de bloquer la rue chaque nuit avec des semi-remorques pour réapprovisionner les buffets mis à nu. L’économie grecque est repartie depuis notre passage, signalent les agences de notation et se félicite le président Xi Jiping, pas mécontent de la réussite de notre mission secrète (« dites, M. Antraccoli, on a vérifié les antécédents psychologiques de ce prof ? Jusque là, on pensait qu’il jouait -mal, certes- la folie, mais là… »)

Le midi, alternance entre « sur le pouce » mais pouce version petit poucet signalé aux services des droits de l’enfant et Gargantua mais version adulte lors d’un repas familial avec Grangousier et Pantagruel qui auraient invité des potes.

Autre sujet préféré des parents selon un sondage PifaumetreGadget : la météo.

37,2 le matin et Plein soleil ont laissé la place à Après la pluie et Singing in the rain heureusement sans Gene Kelly du dimanche (***). Mais la chaleur tropicale a permis que cette averse du jour nous ramène en pensée à la publicité, certes pas toute récente, pour un gel douche qui laissait entendre que l’hygiène pouvait attendre la mousson. Même sensation de soulagement mais rassurons tout le monde, ce n’était pas le seul contact avec l’eau du groupe depuis vendredi (enfin, vous en jugerez) et chaque douche est individuelle.

Cyril Lignac et Evelyne Dhélia (****) ayant reçu leur juste part de ce billet, quelques mots sur l’aspect culturel.

Musée de l’Acropole : ah ben dis donc ! C’est un peu court comme analyse, mais soit vous y fûtes déjà et vous hochez la tête avec une larme à l’œil, soit « ben non, on n’a pas le privilège d’encadrer des élèves « crème d’Isigny AOP » dans des voyages de rêve, crâneur » et dans ce cas, nanananère.

Le bâtiment est lumineux, vaste et très bien conçu avec vue sur l’Acropole dont il est question .

Les vestiges sont intelligemment répartis et décortiqués par divers moyens pour tous les publics : de « Coucou, c’est moi Athèna, l’amie des enfants » à « L’enjeu géopolitique que constitue le refus du British Museum de restituer aux autorités grecques une partie des objets pillés au XIXeme siècle… ». (Oui, je touche une part non négligeable sur les entrées : et alors ? on paye sa future retraite potentielle comme on peut !)

Pour l’Acropole, disons « wahou » et faisons confiance à l’expérience d’une partie happy few des gens et aux rêves des autres (qui a parlé de cynisme ?) : tout le monde pourra d’ailleurs consulter son enfant peut-être aussi volubile à ce sujet que son «  mouais  » le laisse deviner.

Enfin (bravo vous qui avez tenu jusque là : vous avez ce souci de bien faire, c’est réjouissant), les gardes du Parlement ont rendu hommage à la nation grecque par un mouvement chorégraphié assez émouvant. Les plus tintinophiles auront pensé aux soldats de la Syldavie(****)

« Et les jeux de mots moisis ? » réclama le club des fans en folie, rares mais fidèles, . Il faut arrêter. Vraiment. Quand une élève bien sous tout rapport est capable de dire fièrement à un camarade : « Pourquoi cours-tu ainsi vers la ville haute ? T’es accro, Paul ? », ou préfère appeler “demi-cercle” le seul Pierre du groupe (*****), on pressent que le pire est à venir. On redoute que des familles finissent fâchées avec leur jeune à son retour, un peu trop frivole pour sourire au moment de traverser quand on lui signale « c’est vert mais juste. » Génération sacrifiée sur l’autel du prétendu « bon » mot. C’est déprimant. Allez, au lit.

  1. Décha

(*) Non, on ne va pas parler ici de n’importe qui, ni de danse collé-serré chantée par Kaoma et sponsorisée par TF1 en 1989. D’ailleurs si vous avez cru cela, c’est que vous mangez les mots : respirez, prenez le temps. C’est surtout que vous avez désormais la chanson dans la tête : ne me remerciez pas.

(**) « La Grèce en est-elle encore au variant du COVID ? Inconsciente Éducation Nationale ! » Mais non, tout va bien : vous êtes énergique, dites donc. L’absence de vos enfants vous inquiète autant ? Je connais des profs qui profitent de l’éloignement des leurs avec une joie égoïste mais assumée…

(***) « Eh, dis donc, v’là qu’il se la joue cinéphile, maintenant. Pff… »

(****) La dernière fois que ce nom a été cité, on commerçait encore en francs. So boomer, ce prof…

(*****) Au moins une prof de maths se cache parmi les destinataires : hommage !