Jour 3 : deux jus ? Un !
Aujourd’hui nous avons goûté au meilleur du Vaucluse, au nectar des antiquités locales, que les plus facétieux garçons de terminale ont osé appeler le jus d’Orange : son théâtre de plein air, le mieux conservé du monde occidental mais également son Arc de Triomphe réalisé par les flèches de la sculpture de l’époque.
« Et l’hôtel ? Il n’évoque qu’en passant, par incidences, le quotidien de nos pauvres piou-pious et il faut trier entre l’ivraie de ses calembours exécrables et le bon grain des nouvelles fraîches -mais trop rares- de nos enfants ! » J’y viens.
Hier soir, après une douche aussi attendue par les corps liquidosuants que par les nez chichiteux des autres, repas léger à base du gras d’une salade plus composée que salade, du salé de lasagnes riches en protéines et support pédagogique à l’explication de la maçonnerie romaine et enfin du sucré d’un éclair au chocolat -on veut du détail, eh bien, on est servi !- l’ado de Guisthau a joué aux cartes jusqu’à 22h et l’équipe de profs a fait semblant de croire qu’ensuite, dodo sans télé ni ricanements typiques d’un âge dit ingrat.
Du soleil bien épais aujourd’hui a imposé un nouvel épisode « achat de glaces » cet après midi malgré les protestations véhémentes des jeunes : « où sont les principes d’un équilibre alimentaire dont nos parents nous ont transmis l’exemple ? Pas de concombre au petit dej’, plutôt que ces viennoiseries prohibées par mon projet minceur-detox ! Des chips en pique-nique ! Et pourquoi pas du saindoux en mini-dosettes de cinq kilos ? » Bref, vivement leur retour à des produits sains, frais et de saison comme ce petit kebab près du château à Nantes (mais je m’égare).
Vaison-la-Romaine est en soi un jeu de mots puisque ce sont des maisons à la
Romaine que nous avons eu la joie de découvrir sur place : l’atrium, le péristyle, les hypocaustes et les latrines (succès assuré de pouvoir s’asseoir ensemble aux toilettes) n’ont plus de secret pour nous. Un Arthur à la voix de Stentor (au point que l’expression va être modifiée à la demande de certaines oreilles fragiles) a fait le guide sur un des deux sites. Contrairement aux profs qui lassent, moins jeunes et sans ce charme méditerranéen qui fait danser, il a réussi à captiver la jeunesse malgré la chaleur ambiante.
Il faut dire que Robert, le chauffeur qui écoute Radio Nova (et pas chérie fm, voir jour 1) nous avait auparavant trouvé un Stonehenge provençal gratuit et pratique pour déjeuner sur l’herbe : vaste jardin de rochers célébrant la victoire des Muses sur les Sirènes lors d’une star ac’ antique de toute beauté, paraît-il.
On en est là, arpentant pour l’heure et pour rejoindre l’hôtel, la lointaine descendante autoroutière de la via Domitia, la fille en partie de la mythique nationale 7 chantée par Trenet, illustrée par Uderzo dans Le Tour des Gaules et filmée par Melville dans Le Cercle rouge (profitez de l’absence de vos enfants pour réviser vos classiques, nom de nom !)
Moins dans la finesse, c’est le début de la feria à Nîmes. L’idée de visiter même depuis le car les vestiges romains de la ville entre trois vestiges odorants de fêtards, deux bandas et un ivrogne en avance sur la soirée suivante ne nous a pas paru la meilleure du monde.
Mais demain, on craint degun, on va faire les cagoles et les cacous sur la Canebière. À suivre donc.