Jour 4 : 3J : ouin !
Dans ce voyage, on n’aura pas quitté trop tard les bras de Morphée, faut reconnaître. Ce matin, dès l’aube, oui à l’heure où blanchit la compagne (ben si, si elle est blanchisseuse), on a pris le départ pour éviter les bouchons marseillais, ce qui est impossible à Lyon avec les bouchons lyonnais.
Robert est ce chauffeur le meilleur du monde, d’abord parce qu’il connaît des lieux de pique-nique, qu’il n’oublie pas le pique-nique, lui, ni au moment idoine, ni quand il faut aller le chercher au retour avant que les restes ne deviennent vestiges puis répulsifs pour monstres même sacrément balezes. Et puis il sait conduire un car dans une rue où à vélo je passe à peine (j’ai pris un peu des hanches avec ce voyage), il pourrait remonter la Canebiere (à l’époque où elle n’était pas piétonne) en marche arrière et en se roulant une cigarette et surtout, surtout, il ne jure JAMAIS, même quand un scooter le double en roue arrière par la droite en klaxonnant.
Bref, ce héros a en plus aujourd’hui trouvé LA place de parking la plus pratique du monde à Marseille sans être en triple file à contresens sur un trottoir.
Comme le MUCEM a pour objet la Méditerranée et ses rivages, ça tombait bien : c’est au programme de LCA à tous les niveaux. On a entendu et vu parler de nourriture autour de la grande bleue puis des grandes villes et de leur transformation aujourd’hui mais aussi aux XVI et XVIIemes siècles. Passionnant. Et à l’abri d’une pluie du sud fourbe qui nous accueillit à la descente du car.
L’organisme de voyage avait tout prévu puisque plein soleil en sortant d’une dernière expo sur Abd-El-Kader et dès lors notre organisme à nous a pu se goinfrer de chips, de sandwich, de madeleine et d’un fruit ni en conserves ni en sucettes ni en dernier ingrédient d’un produit industriel.
Il semblerait d’ailleurs que, parmi le lectorat attentif donc patient, compatissant ou complètement cinglé de ces notes, on ait pris le temps de contacter l’hôtel pour signaler que niveau sucres, sauces et féculents, fallait se calmer, là ! Efficace en tout cas, car hier soir, apparition d’haricots verts, présence de crudités et même de fromage blanc. Il y a eu acclamation générale, on a frisé l’ambiance d’un avant-match au stade de France un soir de finale de ligue des champions. L’enquête montrera si ce n’est pas le projet de nous envoyer au flunch ce soir qui avait été anticipé par la cuisine de l’hôtel afin que nos estomacs ne décident pas un exil général.
Mais nos nourritures étant d’abord spirituelles, indiquons combien les vestiges du port antique de Marseille sont fascinantes, combien la visite du quartier du Panier a été suivie avec intérêt par tout le monde (à l’exception notable de joyeux drilles de seconde qui avaient fait l’acquisition d’un pistolet à eau ou des fans de Nadal à l’attention toute relative…)
La chaleur étouffante a servi de prétexte aux pires jeux de mots qu’il est préférable de mettre en notes afin d’éviter les foudres de gens qui aiment l’humour. (1)
Indiquons plutôt ces anecdotes :
Des minots ont interrompu la visite guidée en s’interrogeant non pas sur une quelconque célébration mais sur notre activité en cours par cette phrase qui restera : « qu’est-ce que vous faitez ? »
Un prof de latin visiblement âgé croyait amener le groupe vers les vestiges d’un théâtre grec antique : il s’agit aujourd’hui d’un collège public, d’apparence certes antique, théâtre sans doute de quelques aventures adolescentes mais aussi peu grec que le i du même nom.
Alors oui 3 j seulement, c’est triste, c’est court surtout pour les familles qui doivent déjà retrouver leur progéniture. Mais tout le monde s’accorde ici à dire que c’est épuisant tout de même des journées de 17h, une nuit sur deux dans un car, (certes équipé de prises usb) et les prétendus bons mots à répétition d’un guide amateur grassement payé par vos impôts pour partir au soleil.
Bref, on rentre, rouges comme l’album éponyme de jj Goldman (ça ne rajeunit personne), le sourire aux lèvres d’avoir à peine eu à encadrer des élèves crèmes en toutes circonstances et l’horizon d’une douche et d’un lit bien agréables… avant celui d’un autre départ l’an prochain.
(1) Le vieux port est-il vraiment si sale ? Le fort St Jean se visite-t-il en hiver ? (venu d’un cinéphile approximatif). Mucem ? Quel narcisse, ce Mu…